Scandale $LIBRA : la justice argentine enquête sur Javier Milei et sa sœur

Une cryptomonnaie présidentielle sous surveillance

La saga du memecoin $LIBRA, né sur la blockchain Solana avec la figure de Javier Milei en étendard, a rapidement viré au feuilleton judiciaire. Lancée le 14 février 2025, cette cryptomonnaie a d’abord fait parler d’elle pour son succès viral : quelques heures après son apparition, elle était promue directement par le président argentin sur ses réseaux sociaux. Une initiative explosive qui a aussitôt suscité l’euphorie d’investisseurs en quête de gains rapides.

Mais cette envolée a tourné court. À peine la promotion publiée, Javier Milei supprime ses messages. Trop tard. L’effet boule de neige est lancé, propulsant le prix du token avant un effondrement tout aussi brutal. Les soupçons de fraude affluent alors que les pertes s’accumulent. D’après les dernières estimations, environ 74 698 personnes auraient été piégées, pour un montant total qui pourrait atteindre jusqu’à 250 millions de dollars.

Karina Milei et le cercle rapproché visés

Face à l’ampleur du scandale, la justice argentine s’est saisie du dossier. Le parquet fédéral, sous la direction de la juge María Servini, mène actuellement une enquête visant Javier Milei lui-même, mais aussi sa sœur et cheffe de cabinet, Karina Milei. Le duo est soupçonné d’avoir orchestré ou au moins favorisé une opération frauduleuse de type pump and dump, consistant à faire grimper artificiellement le prix d’un actif via une promotion massive, avant de se désengager et laisser le marché s’effondrer.

Les enquêteurs cherchent désormais à retracer les flux financiers liés à cette affaire. Des demandes ont été adressées à plusieurs exchanges et institutions financières pour identifier les portefeuilles crypto rattachés aux Milei, ainsi que d’éventuels transferts suspects autour de la date du lancement de $LIBRA. Le parquet a également sollicité la coopération d’organismes internationaux, les transactions ayant pu traverser plusieurs juridictions.

L’avocate Valeria Carreras est à l’origine de l’une des plaintes contre le président. Elle accuse Milei d’avoir activement utilisé son image et son autorité présidentielle pour inciter à investir dans $LIBRA, créant une illusion de légitimité autour du projet. Une initiative jugée d’autant plus irresponsable que le public ciblé comprend de nombreux Argentins financièrement fragiles, attirés par la promesse de gains rapides dans un contexte économique déjà instable.

Au cœur de cette affaire, une question cruciale : les Milei ont-ils personnellement profité de la hausse initiale du token ? Si tel est le cas, le scandale pourrait s’alourdir d’accusations de fraude aggravée. Dans le cas contraire, la responsabilité politique — et peut-être pénale — d’avoir promu un actif sans en mesurer les conséquences reste entière.

Sources : journalducoin.com, elpais.com, apnews.com

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